Toujours majestueux et élégant, le château de Couches fête ses 10 siècles d’existence.
Au Xème siècle, la France troublée par de nombreux conflits féodaux, se couvre de petits châteaux-forts. Le premier château est alors construit sur un éperon rocheux, dominant de profonds ravins et encadré de ruisseaux.
Du Xème au XVème siècle, il connaît plusieurs phases de construction et d’embellissement, puis il est démantelé lors du conflit entre la France et la Bourgogne (fin XVème siècle) et subit de nombreuses destructions pendant les guerres de religions (fin XVIème) et surtout pendant la révolution française (fin XVIIIème siècle).
Des origines du château, il ne reste rien de visible. La forteresse telle qu’on la voit aujourd’hui date de la fin du XIIème siècle. Elle avait la forme d’une cour carrée défendue aux quatre angles par de grosses tours reliées entre elles par d’épaisses courtines.
A l’angle Nord-Est, le donjon, tour carrée massive dont les murs ont trois mètres d’épaisseur à la base, fut construit pour être imprenable. Il est le dernier refuge en cas de guerre. Un monte-charge, aménagé dans l’épaisseur des murs, permettait de hisser à chaque étage les munitions qui étaient jetées pour repousser l’assaillant. A l’intérieur de la cour, de nombreux bâtiments, aujourd’hui disparus, étaient accolés aux remparts et au donjon. Une large porte encore visible au 1er étage du donjon permettait d’y accéder. Au XVème siècle, une élégante tourelle à pans coupés lui est ajoutée pour y loger un escalier à vis.
À l’Est, au milieu de la courtine, (entre la tour ronde et le donjon) se dresse encore à demi érasée, une tour en éperon, pointe du triangle dirigée vers l’ennemi, ouvrage défensif typique du XIIIème siècle. Au sous-sol une vaste salle sert aujourd’hui de caveau de dégustation. On y pénètre par les souterrains. Ceux-ci creusés à même le roc sillonnent le château de part en part, réseau secret de communication comportant çà et là d’humides et sinistres cachots.
Côté Nord, deux grosses tours rondes encadrent la porte décorée de masques Romans, donnant accès à la cour basse. Celle-ci de forme ovale est un vaste espace entouré de murailles où s’entassaient des bâtiments annexes pour les soldats, les paysans et le bétail. Au-dessus de la porte, le chemin de ronde qui reliait les deux petites tours, est encore visible.
À l’Ouest se trouvait l’entrée du château avec le pont-levis dont il reste le porche de pierre avec une petite porte et une plus large pour les attelages. Il reposait sur un pont dormant, enjambant le ravin protégé par deux tours rondes. L’une d’elles fut transformée en pavillon d’habitation au XIXème siècle. Telle était la forteresse des XIIIème et XIVème siècles.
Selon la légende locale, la Reine Marguerite de Bourgogne, répudiée par son mari, Louis X le Hutin, en 1315, vint y finir ses jours dans le plus grand secret. Son donjon massif, ses larges enceintes surplombent la vallée de la Creuse. Son pont-levis, son vaste réseau de souterrains témoignent du moyen âge féodal et guerrier. Blottie contre le rempart de la cour d’honneur, une grande chapelle gothique fut érigée au XVème siècle par le Chambellan du Duc de Bourgogne Claude de Montaigu.
La guerre avec le Royaume de France eut raison de ce château-fort qui se transforma peu à peu en demeure d’agrément dont il garde le charme et le chaleureux accueil.