Splendides blocs de granit, les menhirs d’Epoigny forment sans conteste le plus bel ensemble mégalithique de l’Est et du Centre Est de la France.
En 1960, on pouvait encore voir 3 pierres dans la « Pièce des Tourteaux «. Couché au pied d’un chêne, un grand monolithe long de 7 m était dissimulé par la haie vive bordant le chemin vicinal conduisant à Montorges. Au milieu de la prairie, un second bloc dépassait à peine du sol humide dans lequel peu à peu il s’enfonçait. Plus loin, dans la parcelle voisine et à environ 150 m à l’Est du précédent, un 3ème monolithe montrait seulement quelques décimètres carrés de roche. Plus personne ne savait où se trouvait les 2 autres blocs enfouis depuis 1824.
A partir de 1983, il fut envisagé de relever une partie des menhirs et de réhabiliter le site. En 1984, l’association Histoire et Nature de l’Autunois a remis debout 3 des monuments.
Avec ses 7,30 m de longueur pour un poids voisin de 30 tonnes, le grand menhir est le plus imposant de tout l’Est de la France. Aujourd’hui, nettement en retrait, il est enfoncé de 1,60 m dans un massif étanche de pierres et de béton. Dans leur intégralité, les décors du grand menhir appartiennent à des motifs dépendant des phases anciennes de l’art mégalithique et rupestre datables du Néolithique moyen, qu’elles soient d’origines transalpines ou armoricaines.
Long de 5,85 m, le second menhir gisait à 50 m vers le Nord-Est. Il semblerait que quelques silex et de la céramique, montrant une fréquentation permanente des lieux du Néolithique à l’époque gallo-romaine, aient été exhumés. Actuellement, ce dernier est redressé dans une cavité bétonnée, à environ 4 m à l’Ouest de son emplacement primitif.
Le 3ème menhir était enseveli sous une faible épaisseur de terre. Il ressemble à un gros cigare long de 5,80 m. Il est maintenant debout à quelques mètres à l’Ouest de sa place initiale.
Une fois exhumés, les monolithes 4 et 5 ont été transportés et regroupés dans la proximité des autres menhirs. Découvert par hasard à plus d’un mètre de profondeur, le 6ème menhir mesure 5,60 m et fut redressé en 1986.
Depuis 1990, le site s’est enrichi d’une 7ème pierre. Dans le cadre d’un aménagement de voirie, le monolithe servant de parapet au pont de Vigny devenait gênant pour la circulation. En concertation avec la municipalité, il fut implanté avec les autres (la tradition orale a toujours affirmé qu’il provenait d’Epoigny).
Il est impossible d’affirmer que tous les menhirs d’Epoigny aient été érigés en même temps. Par contre ils appartiennent tous à la géologie (granit à 2 micas) du secteur de l’étang de Brandon, distant d’environ 5 km.
Leur attribution au Néolithique moyen n’exclut nullement une fréquentation pouvant aller jusqu’à l’Âge du Bronze. Il ne fait aucun doute qu’ils appartenaient à un espace culturel réservé et structuré où l’on se réunissait. Il s’agit là d’un ensemble exceptionnel, qui tendrait à faire d’Epoigny une sorte de cathédrale préhistorique.
Source : «Menhirs de Bourgogne» Louis Lagrost – Pierre Buvot.